Une fausse vidéo “United24” a été utilisée pour cibler l’Ukraine après les incendies de Los Angeles
Introduction : Depuis mi-janvier 2025, une vidéo présentée à tort comme publiée par “United24” (la plateforme officielle de collecte de fonds de l’Ukraine) a circulé sur les réseaux. Les vérifications montrent qu’il s’agit d’un montage diffusé depuis des canaux pro-Kremlin, puis amplifié par des réseaux de désinformation. Ce cas illustre une tactique fréquente: usurper l’identité de médias ou d’organisations crédibles pour renforcer une intox.
Faits vérifiés
• 20 Minutes (rubrique Fake Off) a retracé l’origine d’une vidéo attribuée à “United24” : elle n’apparaît pas sur les canaux officiels de la plateforme, et des vérifications (dont Snopes) pointent une diffusion initiale le 11 janvier 2025 sur des chaînes Telegram russes, l’une l’ayant même étiquetée “satire”. L’article note aussi une amplification par des sites du réseau “Pravda”, déjà repéré par le service public français Viginum pour ses campagnes pro-Kremlin. (20minutes.fr)
• Ce mode opératoire (usurpation d’identité, imitation de chartes graphiques, faux contenus attribués à des acteurs légitimes) est documenté ailleurs en Europe: Euronews décrit la campagne “Doppelgänger” (pro-Kremlin) qui copie l’apparence de médias pour diffuser des fausses nouvelles, ainsi que le rôle du réseau “Pravda” dans la propagation de récits trompeurs. (fr.euronews.com)
• France 24 a également été la cible de faux contenus: une séquence de JT fabriquée par IA a été montée pour faire croire à une “tentative d’assassinat” visant le président français. La chaîne en a détaillé les mécanismes (deepfake, usurpation de marque). (france24.com)
Développement
• Chronologie: selon 20 Minutes, la fausse vidéo “United24” circule à partir du 11 janvier 2025 sur Telegram avant d’être reprise sur divers sites et réseaux. L’absence sur les canaux officiels de “United24” et les éléments techniques (marqueurs visuels repris/imités) ont conduit les vérificateurs à conclure à un faux. (20minutes.fr)
• Acteurs et techniques: les campagnes repérées par Euronews décrivent des écosystèmes structurés (comptes automatisés, faux “médias”, clonage graphique) qui visent à prêter à des sources fiables des contenus qui ne sont pas les leurs. Cette méthode renforce la crédibilité apparente d’une intox et facilite sa viralité. (fr.euronews.com)
• Cas comparables: les “deepfakes” et montages usurpant des médias (ex: France 24) se multiplient, souvent pour exploiter un fait saillant (incendies, manifestations, crises) et détourner l’attention vers une cible (pays, institutions, personnalités). (france24.com)
Désinformation et rumeurs
- Vidéo prétendument publiée par “United24” sur les incendies de Los Angeles: absence sur les canaux officiels, origine traçable à des chaînes Telegram russes, amplification par des sites déjà liés à des opérations d’influence. Faux. (20minutes.fr)
- Usurpation de l’identité de médias (ex: France 24) via deepfake pour accréditer un faux “JT”: cas documenté par la chaîne. Faux contenu, vrai habillage. (france24.com)
- Réseaux pro-Kremlin utilisant des clones de sites d’information (“Doppelgänger”) et des grappes de sites (“Pravda”) pour disséminer des narratifs: pratiques confirmées par des enquêtes. (fr.euronews.com)
Quiz interactif EMI
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Lexique
- Désinformation : diffusion intentionnelle d’informations fausses ou trompeuses pour nuire, influencer ou manipuler.
- Usurpation d’identité visuelle : technique qui consiste à imiter le style, le logo, la charte graphique d’un média/organisme pour donner du crédit à un faux contenu.
- Deepfake : contenu audio/vidéo généré ou altéré par IA pour faire croire qu’une personne a dit/fait quelque chose qu’elle n’a pas dit/fait.
- Vérification OSINT : méthodes ouvertes (recherche d’images inversée, traçage de publication, vérification des comptes officiels) pour authentifier un contenu.
Exercice EMI
Choisis une vidéo “virale” sur un réseau social. 1) Retrouve l’original via la recherche inversée d’images (miniatures) et la date de première publication. 2) Vérifie si elle figure sur les comptes officiels de l’émetteur supposé. 3) Compare le récit avec deux articles issus de la liste blanche. 4) Rédige, en 5 lignes, un “alerte infox” expliquant pourquoi le contenu est fiable ou trompeur, preuves à l’appui.
Je m’auto-évalue
- [ ] J’ai identifié la source et vérifié l’existence du contenu sur les comptes officiels.
- [ ] J’ai recoupé avec au moins deux médias de la liste blanche.
- [ ] J’ai vérifié si le visuel/son pouvait être un deepfake ou une usurpation.
- [ ] J’ai reformulé les informations avec mes mots et cité mes sources.
Sources (liste blanche) : 20 Minutes – Fake Off; France 24 – Info ou Intox; Euronews – EuroVerify/analyses. (20minutes.fr)
Catégorie : Fact checking et désinformation