France — Budget 2025 : que signifiait vraiment la « suppression de 4 000 postes d’enseignants » annoncée en octobre 2024 ?
Introduction : En octobre 2024, le gouvernement a présenté un projet de budget 2025 évoquant la suppression d’environ 4 000 postes d’enseignants, surtout en maternelle et en élémentaire, au nom de la baisse démographique. Cette annonce a déclenché une forte contestation syndicale et politique, des correctifs en commission et, début 2025, des discussions de compromis. Voici ce qui est établi par recoupement de sources fiables.
Faits vérifiés
• Le 10–11 octobre 2024, le projet de budget 2025 prévoit la suppression d’environ 4 000 postes d’enseignants (−3 155 dans le premier degré public, −180 dans le second degré public, −640 dans le privé), assortie de la création de 2 000 postes d’AESH. Motif invoqué : environ 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025. Ces éléments figurent dans les dépêches et synthèses budgétaires de France 24 et dans le live et les articles du Monde. (france24.com)
• Le 12 décembre 2024, un fact-checking de 20 Minutes confirme les chiffres annoncés et rappelle qu’un amendement adopté en commission des finances visait à annuler ces suppressions. (20minutes.fr)
• En janvier 2025, le Premier ministre appelle à des compromis budgétaires ; des concessions sont évoquées par France 24, dont la demande de ne pas supprimer de postes enseignants portée par certains groupes, sans validation définitive publique au moment des articles cités. (france24.com)
Développement
• Ce que « suppression de postes » veut dire : il s’agit d’emplois budgétaires non ouverts ou non renouvelés dans le tableau des effectifs, pas de licenciements massifs de professeurs déjà en poste. Les arbitrages étaient concentrés sur le premier degré public (−3 155) avec des ajustements plus limités dans le second degré (−180) et dans l’enseignement privé (−640). En contrepartie, 2 000 postes d’AESH devaient être créés pour l’inclusion des élèves en situation de handicap. (20minutes.fr)
• La justification avancée par l’exécutif : une forte baisse des effectifs (+/− 97 000 élèves en moins en 2025), déjà signalée dans les documents et synthèses budgétaires. (france24.com)
• Chronologie utile : annonce gouvernementale (10–11/10/2024) → contestations syndicales et politiques (octobre 2024) → adoption en commission d’un amendement d’annulation (12/12/2024) → début 2025, discussions de compromis mentionnées par France 24. Ces étapes expliquent la confusion publique entre projet initial, propositions correctives et issue parlementaire. (20minutes.fr)
Désinformation et rumeurs
- « 4 000 profs vont être licenciés » → Faux. Il s’agit de postes budgétaires non créés/non renouvelés, pas de licenciements de masse. (20minutes.fr)
- « Toutes les suppressions portent sur collèges et lycées » → Inexact. La plus grande part était annoncée dans le premier degré (maternelle/élémentaire). (20minutes.fr)
- « Les postes d’AESH sont supprimés » → Faux. Le projet initial prévoyait au contraire +2 000 AESH. (france24.com)
Quiz interactif EMI
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Lexique
- Désinformation : Contenu faux ou trompeur diffusé délibérément pour manipuler l’opinion.
- Rumeur : Information non vérifiée qui circule rapidement, souvent déformée.
- Budget (poste/ETP) : Emploi budgétaire prévu (ou non) dans le tableau des effectifs. Une « suppression de poste » n’est pas un licenciement automatique.
- AESH : Accompagnant d’élèves en situation de handicap, personnel dédié à l’inclusion scolaire.
Exercice EMI
Repère la différence entre « suppression de postes » et « licenciements » dans trois articles de presse de ta sélection. Note les chiffres, les dates, et vérifie si les journalistes citent une source officielle (document budgétaire, ministère, dépêche d’agence). Reformule ensuite l’info en quatre phrases factuelles.
Je m’auto-évalue
- [ ] J’ai identifié la source et la date de publication
- [ ] J’ai recoupé avec au moins deux médias fiables
- [ ] J’ai vérifié le sens des mots (poste, licenciement, AESH)
- [ ] J’ai reformulé l’information avec mes mots
Catégorie : Fact checking et désinformation