Philippe Boxho, médecin légiste et auteur à succès, à Liège en Belgique, le 13 juin 2025. (VALENTIN BIANCHI / HANS LUCAS / AFP)

Belgique: le médecin légiste Philippe Boxho reconnaît «romancer» certaines anecdotes; un vidéaste pointe des incohérences

Introduction : Un article de franceinfo (Vrai ou Fake) a analysé plusieurs récits médiatisés du médecin légiste et auteur belge Philippe Boxho. Un vidéaste y relève des versions contradictoires et un cas où une affaire de 2003 est racontée comme liée à Tinder, application lancée plus tard. Philippe Boxho admet fusionner et «romancer» des éléments contextuels, tout en affirmant que le fond médico-légal est vrai et qu’il anonymise les protagonistes.

Faits vérifiés

– Selon franceinfo (Vrai ou Fake), des divergences existent entre différentes interviews de Philippe Boxho (exemple de la «boule à neige» et d’un meurtre attribué à une rencontre sur Tinder alors que l’affaire évoquée remonte à 2003). L’intéressé explique qu’il a volontairement fusionné des éléments et modifié des détails pour protéger l’anonymat et sensibiliser aux risques en ligne.
– Dans ses prises de parole et présentations publiques, Philippe Boxho répète que «le fond médico-légal est vrai» et que le reste est romancé pour l’anonymat; cette ligne est également assumée par son éditeur dans l’introduction de ses livres (avertissement sur les prénoms et la contextualisation modifiés).

Développement

– Le vidéaste Antho (chaîne Anthodurire) a comparé des interviews et repéré des versions différentes d’une même anecdote dite de la «boule à neige» (issue fatale dans un récit, issue non fatale dans un autre, et une troisième version où l’objet est détecté post mortem).
– Dans une autre histoire médiatisée comme «tueur de Tinder», franceinfo rappelle que l’affaire source date de 2003, antérieure à Tinder. Philippe Boxho reconnaît avoir «fusionné» des éléments d’affaires distinctes pour illustrer un risque, et soutient qu’il ne raconte pas d’histoires dont il n’aurait pas été le légiste attitré.
– Les avertissements imprimés en tête de ses ouvrages précisent que les «constatations médicales» sont romancées pour la lisibilité, que prénoms et contextes sont modifiés, et que l’objectif est de vulgariser la médecine légale sans révéler les identités.

Désinformation et rumeurs

  • «Tout est inventé»: faux ou non étayé à ce jour. Le principal intéressé admet une part de fiction dans le contexte (fusion d’affaires, prénoms changés), mais réaffirme le caractère vrai des éléments médico-légaux et de son rôle d’expert.
  • «Une histoire prouve qu’il ment toujours»: conclusion hâtive. Les incohérences documentées montrent des variations de récit et des fusions; elles appellent à la prudence et à la vérification, mais ne permettent pas d’extrapoler à l’ensemble de ses cas.
  • «Le meurtre via Tinder en 2003»: trompeur. La mention de Tinder à cette date est anachronique; elle résulte d’une fusion d’éléments narratifs selon l’auteur.

Quiz interactif EMI

Réponds puis clique pour vérifier :

  1. Le cœur de la critique concerne des incohérences entre différentes versions de récits racontés publiquement.



  2. Philippe Boxho affirme que l’intégralité de ses histoires est pure fiction destinée au divertissement.



  3. Dans ses livres, l’auteur prévient le lecteur que prénoms et contextualisation peuvent être modifiés.



  4. L’affaire dite «de Tinder» telle que racontée ne peut pas dater de 2003 car l’application n’existait pas encore à cette époque.





Lexique

  • Désinformation : Diffusion intentionnelle d’informations fausses ou trompeuses pour manipuler l’opinion.
  • Rumeur : Information non vérifiée qui circule rapidement, souvent déformée.
  • Clickbait : Titre ou visuel accrocheur conçu pour faire cliquer, au risque de simplifier ou déformer le contenu.

Exercice EMI

Choisis une même anecdote racontée lors de deux interviews différentes du même intervenant. Liste les ressemblances et les différences (qui, quoi, quand, où, comment). Indique les éléments factuels stables et ceux qui changent. Conclus en expliquant si ces variations relèvent d’une simplification, d’une fusion d’affaires ou d’une erreur.

Je m’auto-évalue

  • [ ] J’ai identifié la source (média, date, auteur).
  • [ ] J’ai comparé avec 2 médias de la liste blanche.
  • [ ] J’ai vérifié si des éléments (dates, applis, lieux) sont plausibles.
  • [ ] J’ai reformulé avec mes mots en distinguant faits et récit.

Catégorie : Fact checking et désinformation

Balcon-Hermand

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